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Paroles de burons

L'émouvant témoignage des buronniers

Des mois durant, porté par un sentiment d'urgence, Yves Garric a sillonné les montagnes de l'Aubrac. Il a interrogé, écouté des dizaines de buronniers et anciens buronniers. De sa quête résulte ce livre à la fois nourri à la source et très documenté, tendre, drôle, bouleversant parfois, sans folklore ni préjugés. Un ouvrage magnifiquement illustré par les photos d'André Molinier.

Journaliste à France 3 Toulouse, Yves Garric dans "Paroles de burons" nous livre un excellent ouvrage sur un métier pas comme les autres. Sur ce plateau aux somptueux paysages, la vie n'est pas toujours facile mais que les personnages sont attachants. C'est donc un véritable délice de se plonger dans cette merveilleuse atmosphère au travers d'une galerie de portraits de très grande qualité.

Dans les premières pages, Yves Garric nous explique la genèse de son livre : "Donner la parole aux buronniers… Ce sera très vite mon propos. Je ne tarderais pas à comprendre combien peut être impliquante cette simple démarche.

J'en mesurerai aussi toute la difficulté.

Autant que vous le sachiez : généralement, ces gaillards-là ne se livrent pas si facilement. Mes échanges avec eux ont comporté de nombreux blancs qu'il m'a fallu souvent interpréter. Presque invariablement, chaque entretien a débuté par le récit impersonnel et stéréotypé de la vie quotidienne au buron. J'ai dû d'entrée de jeu expliquer assez fermement à la plupart de mes interlocuteurs que j'en connaissais assez bien les différents protagonistes comme les diverses séquences.

Face à chacun de mes "montanhièrs" je me suis efforcé de tenir ferme la barre en rappelant constamment cette consigne de base : « Parlez-moi de vous ! » à quoi se sont greffées ces incessantes exhortations : « Donnez-moi le plus de détails dont vous puissiez vous souvenir, même si, à vous, ils vous paraissent sans importance ».

Que de fois n'ai-je pas vu un de mes témoins au point mort, complètement bloqué, persuadé de n'avoir rien à mettre dans ma sébile désespérément tendue, démarrer brusquement sur un simple indice, rebondir sur une insignifiante anecdote et me livrer l'inestimable joyau d'une tranche de pur vécu. Il faut dire qu'à l'occasion la vérité a appelé la vérité. Il me paraissait, par exemple, une fois pour toutes entendu que les buronniers ne goûtaient pas la fourme, le fromage qu'ils fabriquaient… Jusqu'au jour où un vieux cantalés malicieux ne s'est pas gêné pour me vendre la mèche et me dévoiler les ruses qui permettaient (avec quelle juste raison !) de contourner cet interdit patronal. À partir de là, j'ai pu obtenir sans peine les aveux amusés de la quasi totalité des montanhièrs. Ils ont eu recours aux mêmes subterfuges et ont vécu une fois ou l'autre au moins cette scène digne de la commedia dell'arte : "un sur la porte qui surveillait et trois à la cave qui mangeaient…" Il y a eu ces moments de grâce où j'ai vu, dans les yeux de mes vis-à-vis, perler des larmes prestement effacées. Des instants de fraternelles confidences. Tant et tant d'heures qui furent pour moi de belle amitié. Ils m'ont épuisé, ces sacrés buronniers. J'ai dû, pour les accoucher de leur vérité, user de toutes les ressources qu'ont pu me donner 30 ans et plus de métier. En ai-je interviewé, des lascars de tous poils, durant ma carrière d'écrivain-journaliste ! Mes entretiens les plus délicats, c'est bien sur l'Aubrac que je viens de les réaliser".

Puis, fort justement pour les non initiés, Yves Garric rappelle les différentes fonctions occupées par ceux que l'on peut affectueusement surnommer "la bande des quatre" et qui se côtoyaient pendant 4 mois et demi (presque) 24 h sur 24.

Le page, tout en bas, s'appelle le rol. On le qualifie souvent de "chien de tous". Il a la vie plus ou moins rude, selon l'équipe sur laquelle il tombe. Un bon cran au dessus se situe le vedelier. C'est le serviteur des veaux. Il les amène à leur mère au moment de la traite. Le pastre assure, après la traite, la première partie de la fabrication de la fourme. Il garde les vaches avec l'aide du rol. Enfin, le cantales est l'humble prince du buron. Il commande l'équipe. Il représente le patron sur la montagne. C'est aussi le grand maître de la fourme qu'il élabore à partir du stade de la tomme jusqu'à l'affinage en cave.

Que dire de ces portraits tous plus intéressants les uns que les autres : Simon Auguy, le roi de la traite et de la truite ; Paul Rigal qui raconte ses souffrances aux bras et aux mains (« Je ne pouvais même plus fermer une porte ») ; le père Lauriac et son journal "L'Aluc" mais aussi Raymonde Ramon, la buronnière. Enfin, comme une offrande, un petit lexique de 2 pages pour ne pas perdre le fil.

Pour plus de renseignements : contactez Fil d'Ariane Éditeur, 14, Côte de Layoule, 12000 Rodez, tél. 05 65 76 04 40.

Patrick Biancone

Pour en savoir plus sur les buronniers : Chemins de transhumance


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